jeudi 13 juin 2013

#044 : Avis : Eugène Boudin au Musée Jaquemart-André.


Surnommé le Roi des ciels, par celui qui "lui doit tout" c'est à dire Monet, considéré comme un précurseur des impressionnistes, par son travail sur la représentation de la nature, sa touche rapide et sa volonté de représenter au mieux les variations du climat, de la lumière et le mouvement, Eugène Boudin vient pourtant peu à l'esprit du public quand il s'agit d'énumérer des peintres impressionnistes. Le Musée Jacquemart-André tend à réparer cette injustice, en exposant plus de 160 toiles du "Roi des ciels."

Ce qui caractérise la peinture impressionniste, c'est avant tout la lumière, qui devient le principal sujet d'une oeuvre, plus que le sujet représenté lui même. La quasi totalité des oeuvres de l'exposition sont des paysages maritimes (des marines), études de ciel, scènes de vie bourgeoise au bord de la mer, série d'une même plage, à différentes périodes de l'année. Et sur les 165 toiles exposées, très peu se ressemblent, c'est bien là que Boudin mérite le titre de précurseur des impressionnistes.
Sobre et élégante, la scénographie opte pour une ambiance au plus proche des oeuvres de Boudin, avec un plafond suggérant un ciel clair, et des planches blanches tout au long des murs, imitant une ambiance marine. Si les oeuvres sont elles, très bien mises en valeur, les salles (huit au total) sont relativement petites, ce qui rend l'accès à certaines oeuvres très pénible, et si par malheur vous vous retrouvez dans la même salle qu'un groupe (et le public de cette exposition, relativement âgé, se rend majoritairement en groupe, toute une salle sera monopolisée, rendant pour le coup, impossible une tentative d'approche d'une oeuvre.
Si on en revient à Boudin et son oeuvre, les explications sut ton travail, ses inspirations et ses thèmes sont expliqués en détail tout au long de l'exposition, et comme l'exposition Chagall, de multiples citations de l'artiste ponctuent l'exposition. L'audioguide est d'ailleurs recommandé pour se pencher plus profondément sur les nombreuses oeuvres commentées de l'exposition. Ces audioguides qui créent d'ailleurs toute l'ambiance sonore de l'exposition, n'étant pas accompagnés d'écouteurs, se rapprochant plus d'un téléphone, le bourdonnement incessant d'une voix émise par ces appareils, est relativement gênant selon moi.


L'exposition insiste sur le lien entre Monet et Boudin, mais on retrouve aussi l'enthousiasme de Baudelaire vis-à-vis du travail de Boudin sur la lumière. Certains travaux exposés nous démontrent cette volonté de l'artiste à jouer avec les nuages, la lumière et le mouvement crée par le vent, par les multiples notes inscrites sur les esquisses. Cette volonté de faire de la lumière et du paysage le principal sujet de ses oeuvres, est d'autant plus soulignée par les séries que réalisa l'artiste représentation d'un même sujet/paysage, à différents moments de la journée, ou à différentes périodes de l'année. Oui, les séries vous rappelleront sûrement celles réalisées par Monet, ce qui n'est pas anodin puisque lui même, s'inspira beaucoup de Boudin. Des esquisses, ainsi que dessins réalisés au pastel sont également exposés, traduisant le travail rapide de l'artiste, conférant à ces oeuvres un aspect "photographique" bien visible.

Par la volonté de représenter la "beauté climatique", Boudin nous offre une vision de la peinture qui préfigure en partie l'impressionnisme. Les nombreuses oeuvres (plus de 160, rappelons le) exposées, venant de nombreux musées du monde, nous permettent de saisir relativement bien l'ensemble de la vision de l'artiste sur la peinture, à travers ses nombreuses marines. Les amateurs d'impressionnisme aimeront, d'autant plus que l'un des chefs de file de ce courant artistique, mort  à Giverny, écrira "C'est vous qui le premier, m'avez appris à voir et à comprendre."

J'ai aimé : 
-Scénographie sobre et de bon goût.
-Nombreuses oeuvres exposées.
-Explications tout au long de l'exposition.
J'ai moins aimé : 
-Billet beaucoup trop cher.
-Salles petites, rapidement saturées.
-Les audioguides, et leur bourdonnement incessant.

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